L’absence se sent. Les mots peuvent décrire une disparition ou évoquer le manque, mais restent toujours les écueils du sentiment. Les images disent autre chose, en reconstituant une mémoire de formes dans lesquelles les hommes travaillent, aiment et meurent, petits soldats de vie. Elles pointent droit au cœur car elles restituent l’expérience de l’espace et du temps. Les absents n’ont pas toujours tort : dans les regards de quatre photographes, ils ont raison d’avoir été, car ils nous parlent encore, toujours, dans le silence de l’oubli.

Raphaëlle, Tristan, Jean-Christophe et Benoît se sont rencontrés au Centre Verdier, lors de rencontres photographiques animées par Bruno Dubreuil, au cours desquelles chacun a développé sa sensibilité et son approche personnelle. Depuis, cette amitié perdure et entretient l’émulation créative du collectif, amenant chacun à s’enrichir des réflexions du groupe. Les écarts d’âge, loin d’être un frein, viennent au contraire renforcer l’ensemble, chacun apportant la vision de sa génération et ses méthodes de travail. Le rapport à l’environnement de vie, à l’identité des lieux, rassemble donc au-delà de l’âge, de l’activité professionnelle ou du type de sensibilité : c’est un sujet universel, qui traverse les générations et vient toucher au cœur.

« Il me semble que créer et recréer des connexions avec le monde naturel est devenu une nécessité si nous voulons survivre. Inspirée de François Cheng qui méditait sur la beauté comme salut du monde, je vous partage ma vision de la beauté de la nature par la couleur, au pastel et à l’aquarelle, je crée mes connexions et vous pose cette question. Et vous, quelles sont vos connexions ? »

Stine

SALIHA DIB

« ChromatopiaS est une invitation dans le monde de la couleur et de l’abstraction. Elle invite le visiteur à voyager avec ses sens dans l’univers du sensible et à capter les liens invisibles qui nous connectent aux mondes vivants. »

Saliha Dib est née en 1965 à Noisy le Sec. Passionnée par la couleur, elle développe son exploration artistique en s’initiant à différentes techniques : acrylique, aquarelle, Calligraffiti et se nourrit de ses voyages. Ce qui lui ouvre de nouvelles perspectives et enrichit sa palette. Fascinée par l’art pictural des grands maitres de la couleur et de l’abstraction, elle s’inspire des tableaux de Matisse et de Klee, qui la reconnecte à ses origines algériennes. Elle travaille au plus près de la toile qu’elle redessine comme sa grand-mère tissait ses tapis, en s’émancipant de toute forme et motif prédéfinis. Depuis 2 ans, elle développe une recherche axée sur la déconstruction par superposition d’aplat de couleurs, en s’inspirant de la nature. Elle souhaite rendre ainsi visible l’intériorité des liens entre les différents mondes ; vie végétale, vie animale et vie humaine. C’est dans l’univers de l’abstraction qu’elle exprime son esthétique de la beauté du monde sensible.
Son activité artistique principale est centrée sur l’étude des vibrations des couleurs. Elle travaille, avec de la peinture acrylique sur différents types de supports, mais surtout sur du papier toilé. Ce qui lui permet de faire glisser les couleurs et à l’instar du tissage, révéler de nouveaux motifs en accueillant les surprises nées la fusion de couleur. Un peu dans l’esprit du palimpseste. Grâce au geste et au travail à la carte, elle révèle ce qui est caché.