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la Villa des Arts

Dans les coulisses de la Villa des Arts

La Villa des Arts est fermée au public.

Avec ce webdocumentaire poétique, partez à la découverte de l’envers de la Villa des Arts. Laissez-vous aller au rêve devant ces immenses verrières propices à la création. Laissez-vous éblouir par l’escalier monumental, fait de volées et de ferronneries d’exception. laissez-vous surprendre dans ce lieu à l’architecte insolite.

Rencontrez des artistes dans leur atelier. Emboitez le pas de glorieux fantômes de la Villa, arpentez le dédale des coursives et des escaliers, fondez-vous dans la chaleur d’un vernissage à la galerie d’art voisine.

Les 4 web-documentaires ont été réalisés par Frapadoc Productions
Avec Matthieu Bouttitie et Gaspard d’Ornano.
Tournage in situ réalisé en janvier 2016.

la Villa des Arts au temps du Cirque et du Music-hall

De 1900 à 1970, la Villa des Arts occupe une place singulière dans le paysage du cirque, des clowns et du music hall, avec deux figures historiques. George Loriot (1884-1973), le clown-acrobate divertira quatre générations de parisiens ; et de 1930 à 1979, Jean-Dominique Van Caulaert (1897-1979), dessinateur de presse puis affichiste, verra défiler dans son atelier des têtes d’affiches : Mistinguett, Line Renaud, Joséphine Baker, Marie Dubas, Tino Rossi, Luis Mariano, et tant d’autres…

BING CROSBY dans l’atelier du peintre Jean Dominique VAN CAULAERT à la Villa des Arts en 1948

Collection Frédéric Doucède

Réalisation Frédéric Doucède

La Villa des Arts se raconte !

L’histoire commence à la fin des années 1880

L’exposition universelle est làEt le quartier de Montmartre Grandes Carrières est en pleine transformation !

​Il était une fois, un terrain, étroit, enclavé et pentu, des propriétaires-entrepreneurs Desmichel et Guéret et un architecte local, Henri Cambon. De l’imagination, de l’énergie et de la complémentarité de ces complices, va naitre en 1890 l’un des plus grands ensembles parisiens destiné aux artistes, avec ses 5000 m2 et ses 60 ateliers.

Dans le respect de sa vocation artistique originelle, ils réaménagent la parcelle, et ses trois corps de bâtiments, dans une architecture caractéristique de l’époque post-haussmannienne. Ils réussissent le tour de force d’installer des ateliers, tous orientés nord-est, sur quatre niveaux, desservis par un monumental escalier, baigné de lumière naturelle ! Modernes, ils optent pour une structure métallique, installent le gaz à tous les étages… Et soucieux de faire beau, ils soignent la décoration : garde-corps de l’escalier en ferronnerie, carrelage en faïence mosaïque. Et, ils font ouvrir une rue pour moi, la rue Hégésippe Moreau, le 20 mai 1890. Rien de moins !

Une succession d’artistes renommés

A la villa des Arts, point de courant artistique fédérateur. Mais, une succession d’artistes renommés : Léon Bonnat, le grand portraitiste ; Cézanne ; Eugène Carrière, peintre de l’intime ; Signac, le pionnier du pointillisme ; Marcoussis, le cubiste féru de ses amis poètes ; Picabia et ses fantaisies dadaïstes ; Van Caulaert, l’affichiste du music-hall parisien. Sans oublier Marcel Jean et son aréopage de surréalistes… Plus récemment, mes ateliers ont bruissé des échanges, amicaux ou artistiques, entre Nicolas Schöffer, père de l’art cinétique, Lucien Mathelin maître en trompe-l’œil, Andres Segovia et ses architectures imaginaires.

Mes ateliers ont aussi accueilli des visiteurs connus : Ambroise Vollard, à l’occasion de ses 105 séances de pose pour Cézanne ; Picasso, Dali, Paul Eluard, André Breton venus en voisins de Montmartre ; Rodin, Matisse, Nadar, Clémenceau, Isadora Duncan, Pablo Casals, tous habitués de l’atelier d’Eugène Carrière et de ses débats sur l’art et la société !

1900-1979 la Villa des Arts au temps du Cirque et du Music-hall

De 1900 à 1970, la Villa des Arts occupe une place singulière dans le paysage du cirque, des clowns et du music-hall, avec deux figures historiques. George Loriot (1884-1973), le clown-acrobate divertira quatre générations de parisiens ; et de 1930 à 1979, Jean-Dominique Van Caulaert (1897-1979), dessinateur de presse puis affichiste, verra défiler dans son atelier des têtes d’affiches : Mistinguett, Line Renaud, Joséphine Baker, Marie Dubas, Tino Rossi, Luis Mariano, et tant d’autres…
BING CROSBY dans l’atelier du peintre Jean Dominique VAN CAULAERT à la Villa des Arts en 1948
Collection Frédéric Doucède

1970 -1980, mes années cinéma !

Les murs de la Villa des Arts alors noircis de suie du chauffage au charbon, ont accueilli le tournage des « Clowns », avec le clown Loriot en vedette : les rires et les éclats de voix de Fellini et son équipe fusaient ! Alain Delon est venu, en rôle principal dans Trois hommes à abattre. Isabelle Adjani a descendu l’escalier monumental, excusez du peu, Simone Signoret en 1985, l’année de sa disparition, a tourné ici un téléfilm qui a laissé son empreinte en lettres rouges « Entrée des artistes », sur la porte vitrée principale.

1993 La villa des arts menacée

Le propriétaire demande une expertise immobilière. Les locataires s’inquiètent d’une vente éventuelle et d’une transformation des ateliers de ce site patrimonial en bureaux !

En parallèle, une procédure de classement du site est enclenchée.

Voir le site de l’INA

2005-2007, la villa change de mains

Face aux coûts des travaux nécessaires, la famille Guéret revend le site à un promoteur, Transimmeubles, un nom qui va rester dans les mémoires ! Son projet est tout sauf artistique : transformer les ateliers-logements en appartements de luxe vendus à la découpe.

Parmi les quelques cinquante artistes encore présents certains choisissent de partir, monnayant les euros qui leur permettront de se faire une vie ailleurs. D’autres se rebiffent. Les artistes ont-ils droit de cité à Paris ? Ils s’allient au sein d’une amicale, la Confédération Nationale des Locataires. Ils en appellent à la presse, le 18è du mois, Libération… Ils toquent à la porte de la Mairie de Paris, de la mairie du 18è, de Christophe Caresche le député de la circonscription, à la direction du Patrimoine au ministère de la Culture. Ils sollicitent aussi aux collectifs d’artistes, aux associations du 18è, aux habitants du uartier. Leur mobilisation porte ses fruits : fin 2006, la Ville de Paris rachète la Villa des Arts. Les murs sont sauvés, l’unité du site préservée, la transmission de ce patrimoine assurée !

2009-2014 : des années « chantier »

La Ville s’embarque, fin 2009, dans d’énormes travaux de rénovation, réhabilitation et restauration. Mes bâtiments, mes escaliers, mes ateliers, mes locataires, ne sont que bruit, poussière tenace, vibrations … Mes murs ont tremblé, le ton est parfois monté ! Mais, vaille que vaille, nous avons tenu et maintenu le lien. J’ai vu les ouvriers et les artistes-locataires attablés ensemble pour des repas conviviaux. J’ai vu les palissades de chantier se couvrir d’une exposition permanente de portraits photographiques de chacun d’entre eux.

La Villa des Arts rénovée

Depuis 2015, j’abrite 47 ateliers d’artistes, et chose nouvelle, 36 logements sociaux. Tel est le projet de la Ville. De nouveaux artistes, de nouveaux résidents nous ont rejoints.

Beau défi que celui de ce brassage ! Il s’inscrit dans la continuité de mon histoire.

Il se décline au quotidien autour de jardin, dans mes couloirs, mes escaliers, mes dédales. On se croise, on se salue, on échange, au jardin, dans les cafés du quartier ou à la galerie d’art voisine.

L’art de concilier quiétude de la création, lien social, et ouverture sur un quartier parisien à taille humaine !